A comme... Araire
L'araire, cet instrument de labour de la terre, se distingue de la charrue. Même si tous deux sont tractés par des animaux, l'araire rejette la terre de part et d'autre du sillon quand la charrue à vocation à la retourner. Le laboureur attelait l'araire aux bœufs de la manière suivante : la cime percée du timon était introduite dans la retonde, anneau fait avec du bois pliant ou avec du cuir pour attacher la flèche de la charrue au joug. Puis, dans un de ces trous était fixée l'atteloire, sorte de cheville ronde en bois ou en fer enfoncée au bout du timon devant la retonde afin d'attacher le timon au joug. L'araire à proprement parler, était composée d'une pièce principale dénommée le dental : le sep et l'âge étaient réunis en une pièce unique se terminant soit en dent soit en pointe et qui portait le soc. A l'arrière, il était attaché au timon à l'aide de deux tiges. Ces tiges étaient composées de bois ou de fer qui assujettissaient le sep à la flèche de l'araire. A l'avant, il se finissait en pointe soutenant le soc qui fendait la terre. Des deux côtés, les pièces accompagnant le sep, appelées "oreilles" remplissaient la fonction de versoir qui rejetait la terre à droite et à gauche tout en relevant les arêtes du sillon. Ce n'était qu'une fois le passage du soc de l'araire effectué que le sillon était tracé et creusé. Le laboureur le prenait en main à l'aide du manche de l'araire appelée mancheron. Il devait faire le sillon droit tout en suivant les boeufs qui cheminaient avec habitude, veiller à ne pas lâcher le mancheron et surtout à ne pas faire un espace trop important entre deux sillons. Mais pour lui, ce n'était que routine.
Source : D'après L'Almanach de nos Terroirs 2011 - Editions CPE.
Histoire
C’est en Mésopotamie au IVe millénaire avant notre ère que l’on trouve la première représentation d’une araire. Les araires préhistoriques ont été découvertes dans les tourbières du Danemark et dans quelques tombes égyptiennes. Cet instrument est représenté sur les parois de différents mastabas d’Égypte. De plus, de nombreux hiéroglyphes témoignent de son existence très ancienne dans la vallée du Nil. Le paysan égyptien utilisait son araire attelée à des vaches (voir ci-dessous une fresque découverte à Louqsor dans la Vallée des Artistes).
Araire d'époque médiévale (XIIIe siècle, palais de l'Escurial, Bibliothèque royale)
L’Europe de l’âge du Bronze utilisait l’araire pour les labours. Sur les gravures rupestres découvertes en France et en Suède, vieilles d’environ 3 500 ans avant notre ère, les araires n’ont qu’un seul manchon.
Source : D'après le site Dinosoria.com.