02 juillet 2013

G comme... Gants

 

Gants-Cuir-Templiers

Le gant - du francisque want, moufle, mitaine, puise ses origines dans l'Antiquité. Dans l'Odysée, Homère fait mention de Laërte, roi d'Ithaque et père d'Ulysse, qui pour se protéger des griffures des plantes sauvages, en est déjà pourvu. Et, au IVème siècle avant J.C., le philosophe et maître de guerre Xénophon se moque de l'accoutrement des Perses à qui il a livré bataille : "Il ne leur suffit pas de se couvrir la tête, le corps et les jambes, il faut encore qu'ils aient des vêtements de longs poils qui leur couvrent jusqu'aux extrémités des mains et des enveloppes à doigts !" Le gant essentiellement voué au travail, au combat et à la parade, est longtemps le seul apanage des hommes. Au Moyen-Age, les villes vassales ont pour coutume d’offrir un gant au Roi comme acte de soumission. Lors des cérémonies du couronnement royal, l’archevêque bénit et présente une paire de gants au souverain en signe de possession et de loyauté de ses sujets. Au XIIIème siècle, les femmes enfin, se l'approprient. Au point de devenir la pièce incontournable de leur parure. La Renaissance est son âge d'or sous l'influence d'Elisabeth d'Angleterre. Elle met au goût du jour des gants finement ouvragés et piqués de pierres précieuses. Les cours étrangères prennent modèle sur elle au point que ces pièces atteignent très vite des prix vertigineux. C'est ainsi que Catherine de Médicis se met à en offrir aux dames de son entourage. Le comble de la finesse consiste alors à le rouler dans une coque de noix qu'il est de bon ton de suspendre à la taille. Ce fruit étant pour eux symbole de faveur royale, les Anglais vont en perpétuer l'usage jusqu'au XIXème siècle. Joséphine de Beauharnais lance la mode du gant long, attaché par un ruban à sa manche ballon. Puis, c'est la modernité qui dès 1930 impose le gant sexy. Trop soucieuses de leur liberté, les femmes dès lors, rélèvent le gant de la séduction et au même titre que d'autres appâts, cet élément fait partie intégrante de la panoplie de la séductrice.

Source : D'après Historia : De quand ça date ? Décembre 2011 - Janvier 2012.

Paire-de-gants-Empire

Complément

En France, les corporations de gantiers, qui datent de 1342, se sont installées surtout dans les régions où se pratiquait l'élevage intensif de chevreaux et d'agneaux, et où l'eau des rivières était pure et propice au tannage, dans le Massif central à Saint-Junien, dans le Dauphiné à Grenoble, le sud de la Champagne, à Niort (chamoiserie), etc...

Aujourd'hui les gants sont fabriqués dans le monde entier. La plupart des prototypes et des petites séries de gants de luxe pour femmes continuent à être fabriqués en France et les productions sont le plus souvent assurées dans les usines d'Europe de l'Est et d'Asie, mais aussi au Canada. Gloversville (de l'anglais glove qui signifie gant) est un centre de fabrication de gants aux États-Unis. Elle a lieu également de plus en plus en Asie de l'Est.

Source : Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Galeries-Lafayette-Ganterie

Expressions

Jeter le gant : Par allusion à la coutume des anciens chevaliers qui jetaient leur gant ou gantelet, par manière de défi, à ceux contre qui ils voulaient combattre. Des expressions telles que "ramasser le gant" ou bien "relever le gant" signifient d’autre part que l’on accepte le défi

Sans prendre de gant : Agir "sans prendre de gants" est une expression datant de la fin du XVIIIème siècle. Le gant symbolise la précaution et la délicatesse. Ne pas prendre de gants signifie donc que l'on agit sans ménagement, que l'on ne cherche pas à éviter de blesser une personne par des paroles sévères.

Une main de fer dans un gant de velours : Une autorité ferme sous une apparence douce. Ferme, mais diplomate. A l'origine, seule l'expression "une main de fer" était utilisée pour désigner quelqu'un ayant de l'autorité pouvant même être exercée avec rudesse voire violence. Le gant de velours indique que l'autorité, quoique ferme, s'exerce cette fois-ci avec douceur ou diplomatie, avec absence de contrainte.
Cette expression est attribuée à Bernadotte qui, lors d'une entrevue avec le comte d'Artois, prince royal de Suède, aurait dit : "Il faut pour gouverner les Français une main de fer recouverte d’un gant de velours". 

Aller comme un gant : Est dit d'un vêtement qui s’adapte parfaitement aux formes et au modèle qui le porte.

Prendre des gants : Nécessité de prendre des précautions pour faire en sorte de ne pas blesser une personne susceptible avec qui l’on a affaire.

Souple comme un gant : Se dit de quelqu’un d’une humeur facile et accomodante. Avec un revers à cette réputation ; celle de quelqu’un qui peut être d’une complaisance servile.

 Avoir ou ne pas avoir de gants : Pour une jeune demoiselle avoir perdu ses gants signifiait qu’elle avait eu quelque commerce de galanterie.  Ou alors, en témoignage d’amour, le prétendant donnait ses gants à une demoiselle, dans l’espoir qu’elle accepte de l’épouser. A l’occasion d’un épisode de la domination anglaise à Paris, un don de gants fut fait au Parlement. Le don de bonnets et de gants fut institué dans la capitale sous le nom de fondation Morvilliers, du nom de Philippe de Morvilliers.

Source : Site Patrimoine de France.fr

Gants-de-prestige

 

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27 mai 2013

C comme... Couteau

Couteaux-anciens

Avec les flèches, le couteau est le premier outil inventé par l'homme, il y a plus d'un million d'annnées. Les techniques s'affinant, les pierres taillées de silex, quartz ou obsidienne des hommes de Cro-Magnon possèdent un tranchant qui peut, 28 000 ans plus tard, rivaliser avec nos outils actuels. Les lames en fer apparaissent 1 000 ans avant notre ère et sont pourvues de manches en os, en bois, en corne, ou en invoire. Les Romains et les Celtes sont les premiers à produire des couteau en acier. Mais jusqu'au XVIIIème siècle, ils n'ont pas leur place sur les tables. Au Moyen Age, chaque convive apporte son propre couteau. Comme l'assiette n'a pas encore fait son apparition, on sert les viandes déjà coupées sur une épaisse tranche de pain posée sur un tranchoir en bois, en argent ou en or. C'est autour de la découpe des viandes que se développe l'art de la coutellerie. Cet art est réservé aux seigneurs puis à des professionnels : les écuyers tranchants. Leur attirail comprend des couteaux à large lame pour présenter les morceaux de viande, un "parepain" pour égaliser les tranches de pain et des petits "coustels" pour désosser et dénerver. Dès le XIVème siècle, les couteaux sont à manches d'ébène pour le Carême, d'ivoire pour Pâques, d'ivoire et d'ébène en damier pour la Pentecôte. Ils peuvent être émaillés, ornés des armes de leur propriétaire ou d'enluminures, damasquinés, gainés de cuir gaufré. A la fin du XVème siècle, apparaît le couteau pliant que l'on range dans sa poche. Il est appelé "kenivet", il deviendra par la suite notre canif (première mention sous le nom de "quenif" en 1441, de l'ancien anglais "cnif"). Les premiers couteaux à huîtres datent également du Moyen Age. Leur lame se replie dans le manche en actionnant un petit ressort. Il va de soi que le petit peuple se contente de lames et de manches rudimentaires. A la Renaissance, le couteau ressemble de moins en moins à une dague. Les lames peuvent être en or ou en argent. Les manches deviennent de vraies oeuvres d'art, en nacre, en bois incrustré de pierres précieuses, en ivoire sculpté de scènes mythologiques ou d'animaux extraordinaires. Le tranchage des viandes est un véritable spectacle. Chaque pays a ses propres règles. En Italie, l'officiant doit se tenir absolument droit, les pieds bien à plat et légèrement écartés, les bras vers le haut, la tête immobile, le regard grave. Il découpe à une vitesse hallucinante les tranches de viande qu'il fait voler jusqu'au centre du plat. Puis, avec le pointe du couteau, il lance avec une précision diabolique une pincée de sel qui retombe sur le rebord du plat.

Couteaux-anciensX6

En cuisine, la batterie de couteaux se diversifie. Bartolomeo Scappi, célèbre maître queux du XVIème siècle, en décrit une vingtaine, chacun ayant un rôle distinct. Depuis le Moyen Age, les manuels de savoir-vivre répètent qu'il ne faut pas se curer les dents avec son couteau... Le Cardinal de Richelieu, choqué de la mauvaise manière dont le Chancelier Séguier utilisait le couteau, justement pour se curer les dents, fit interdire les lames pointues (Edit de Lille, 1669). Les lames deviennent arrondies et atteignent une longueur exceptionnelle sous Louis XIV. C'est à la fin du siècle, que l'on voit apparaître des manches en faïence (Moustiers) ou en porcelaine tendre (Saint-Cloud). En 1756, un arrêt du Conseil d'Etat autorise les couteliers à fondre et à employer l'or et l'argent dans leur ouvrages, réservés anciennement aux orfèvres. En 1764, Jean Gavet, coutelier du roi, à Paris, utilise pour la première fois une matrice pour estamper les manches d'argent, à l'aide d'un balancier. Apparaissent des manches en nacre, ivoire avec filets et incrustations d'argent ou d'or et durant la deuxième partie du XVIIIème siècle, ils prennent la forme de crosse de pistolet. La lame est en acier pour la viande et en or, argent ou vermeil pour les fruits. Notons que le "couteau à la française" possède un manche à section plate avec cuvette et qu'un écusson apparaît sous le Directoire.

Source : D'après un article paru dans le numéro Hors-Série Point de vue-Historia : De quand ça date ? L'étonnante histoire de...

Couteaux

 

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